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Bonjour à tous,
Bienvenue dans cette première édition de Better Read Arno ! Toutes les semaines, vous y retrouverez :
Un résumé de mes contenus les plus pertinents pour vous,
Les méthodes pour vous préparer au changement à venir,
Des billets d'opinions sur les évolutions juridiques.
Et j'ai envie de commencer fort avec un sujet clivant.
On le voit, l'IA est en train de chambouler beaucoup de professions.
Sauf que les avocats n'y font pas exception.
Et une question brûle toutes les lèvres :
L'IA pourra-t-elle remplacer les avocats ?
À mon avis, oui, mais pas comme on le pense.
Arnaud
Pour les patrons de la tech, l'IA, ça paraît extrêmement tentant.
Au cours de son entraînement, elle a intégré toutes les législations passées, l'entièreté du code civil et des milliers de dossiers.
Alors forcément, elle devrait être capable de rédiger vos contrats, automatiser vos procédures, et même vous prodiguer des conseils juridiques.
D'ailleurs, certains sites vous permettent déjà de générer des documents standardisés en quelques secondes et à peu de frais grâce à l'IA.
Sauf qu'il y a un souci. Quand on se repose trop sur l'IA, ça peut vite nous jouer des tours.
Pourquoi ? Parce que s'en remettre entièrement à un algorithme, c'est déléguer nos tâches à un modèle qui n'est ni spécialisé, ni responsable.
Il ne connaît pas nécessairement le domaine juridique dans lequel vous opérez, et encore moins vos besoins spécifiques, explicites ou implicites.
Déléguer son juridique à l'IA, c'est risquer d'avoir :
Des clauses mal anticipées,
Une rédaction approximative,
Des stratégies de négociation qui ignorent les nuances du dossier.
Et c’est là que votre responsabilité peut se retrouver engagée.
Parce que la législation est encore ambiguë, et l'utilisateur peut être considéré fautif s’il a “mal utilisé le modèle”.
Sauf que ça peut avoir de lourdes conséquences.
Comme une rupture de contrat, voire des poursuites.
Après plusieurs mois à être confronté à cette problématique, j'ai réalisé à quel point l’expertise d'un humain reste déterminante.
Parce que la solution à la plupart de vos problèmes juridiques ne se trouve pas dans l'IA.
Mais dans de bons avocats, eux-mêmes assistés par des modèles d'IA fiables.
Sauf que l'IA pourrait nuire aux futurs avocats.
Il y a quelques années, je venais d'avoir le barreau. J'étais frais, dispo, et le monde du droit s'ouvrait devant moi.
Puis j'ai démarré dans mon premier cabinet. Et là, ça a été la douche froide.
Les missions répétitives et chronophages se sont enchaînées. Je passais le plus clair de mon temps le nez dans des dossiers.
Petit à petit, j'ai eu accès à des affaires plus intéressantes. Jusqu'à en arriver où je suis aujourd'hui.
Sauf que ces débuts lents et fastidieux m'ont servi tout au long de ma carrière.
Dans ces premières années, j'ai appris à dénicher la faille, la subtilité, invisible au début, qui fait la différence dans un litige ou dans une négociation.
Mais aujourd'hui, l’IA peut prendre en charge ces fondamentaux de notre formation juridique.
Le problème, c'est que la nouvelle génération ne développe plus ce sens du détail, pourtant si essentiel dans notre métier.
Au long-terme, le risque n'est pas de nous faire remplacer par des IA de plus en plus performantes. Mais de devenir inutiles, parce que nous, humains, serons moins bons.
Et soyons clairs : avec l’explosion des réglementations (RGPD, AI Act, crypto-réglementation…), les dossiers délicats ne vont pas disparaître.
Au contraire, ils exigent un discernement de plus en plus pointu.
Plus que jamais, nous devons creuser et comprendre la législation dans ses moindres recoins.
Sauf que l'IA peut quand même nous aider à accélérer ce processus. Si elle est bien utilisée, elle offre de vrais gains de temps et de performance.
Exemples :
Une recherche de jurisprudence plus rapide,
Des synthèses des clauses standard pour des contrats simples,
Une assistance rédactionnelle avec moins de fautes et de coquilles.
À terme, un avocat aidé par l'IA pourra devenir plus efficace et se concentrer sur l’expertise, la négociation et le rapport aux autres.
Autant de domaines où la machine ne remplace pas (encore ?) l'esprit humain.
Donc que nous soyons avocats ou chefs d'entreprise, il devient urgent de nous adapter.
L'IA a une utilité non-négligeable pour booster la croissance de tous les business, même d'un point de vue juridique.
Elle est capable de rechercher des jurisprudences, de rédiger des parties standards de contrats, de faire de la vérification orthographique, etc...
Mais la créativité et l’expertise humaine ne pourront jamais être artificielles.
Il nous incombe de continuer à cultiver ce talent nous permettant de dénicher le point faible d’un contrat ou de comprendre l'angle d'approche parfait d'une négociation.
En tant que dirigeant, vous avez donc tout intérêt à :
Connaître les limites d’un outil IA : il vous donne une base, pas une solution magique.
Continuer à vous entourer de compétences juridiques capables de prendre du recul.
Investir dans la formation de vos équipes et de vos partenaires pour valoriser leur créativité et leur esprit critique.
Et si vous voulez savoir comment l’IA pourrait servir vos enjeux juridiques, discutons en ensemble pour définir la meilleure stratégie :
Merci d’avoir suivi cette première édition !
À très vite,
Arnaud