Bonjour à tous,

Cette semaine, la France a coché toutes les cases.

Accuser les patrons et proposer de labelliser l’information, tout en expliquant que notre fiscalité n’est qu’un détail secondaire.

Pendant ce temps, les entrepreneurs, les épargnants et les dirigeants continuent à tout risquer dans un climat instable.

ON DECRYPTE ENSEMBLE

LE DEBUNK

On passe en revue les citations chocs de la semaine.

LVMH est un handicap pour la France ?

“Patrons rats”, “groupe parasite”, “handicap” pour l’économie française…

Avec ce niveau de débat, il ne faut pas s’étonner qu’aucun nouvel équivalent à LVMH ne naisse.

On parle de dizaines de milliers d’emplois directs, d’une galaxie de sous-traitants, d’exportations massives…

Mais surtout, du rayonnement français.

Dans n’importe quel autre pays, la seule question serait : comment reproduire ce succès ?
Mais chez nous, on dirait qu’on se demande surtout comment faire fuir ces entreprises.

Oui, il y a des abus dans certaines boites.
Des rémunérations délirantes, des montages agressifs, des dirigeants déconnectés.

Mais ça se traite par le droit et la transparence.
Pas par l’invective généralisée.

Et pendant qu’on caricature “les patrons”, on passe sous silence d’autres abus bien réels.

Les arrêts-maladies “de confort”, le télétravail transformé en double activité, les missions sabotées faute de courage de démissionner, les notes de frais imaginatives…

Il ne s’agit pas de sanctifier les salariés ou de diaboliser les chefs d’entreprise.

Mais veut-on encore des gens qui prennent des risques en France, ou préfère-t-on les crucifier en place publique avant de les regarder partir ?

“L’entrepreneur parfait”

Un échec, c’est la fin.
Les vrais entrepreneurs ne se plantent jamais.
Si ça ne marche pas du premier coup, autant abandonner.

J’entends ce florilège d’idées reçues tous les jours.
On a fini par transformer l’échec en honte sociale.

Résultat : des fondateurs se croient finit après un contrat perdu, une levée avortée, un conflit d’associés.

Ce qui manque le plus souvent, ce n’est même pas la compétence.

C’est la préparation mentale.
Roger Federer le confirme : il ne gagne que 54 % des points, mais 80 % de ses matchs.

La perfection n’est qu’un idéal.
La capacité à tenir sur la durée, elle, fait la différence.

L’opacité érigée en système

Le Smic à 1 426 €, c’est peu mais c’est la règle.
Le salaire médian à 2 089 €, c’est correct.

Spoiler : ces chiffres sont une fiction.
Le Smic à 1 426 €, c’est 1 929 € réellement gagnés.

Le salaire médian n’est pas 2 089 €, mais 3 730 € avant ponction.

Pour les 10 % des salariés les mieux payés, ce n’est pas 4 329 €, mais 9 463 €, dont plus de 5 000 € disparaissent chaque mois.

On a bâti un système où ni le salarié, ni l’entreprise ne comprennent le vrai coût du travail.

On prélève en amont, en silence, pour éviter que chacun mesure l’ampleur réelle de ce qu’il donne et de ce qu’il reçoit.

Imaginez une seconde si le salaire intégral était viré le 1er du mois, avant une ponction 15 jours plus tard.

Le débat public ne serait plus le même.

La solidarité ne pose aucun problème.
Mais l’opacité érigée en système, elle, oui.

Le déni français

Si je paye 25 % d'impôts dans d'autres pays et 35 % en France, où vais-je aller mettre mes investissements ?

On doit savoir si on veut investir dans notre pays ou dans un qui sera plus accueillant d'un point de vue fiscal.

Patrick Pouyanné, PDG du groupe Total Énergie

L’Irlande affiche 12,5 % d’impôt sur les sociétés, des prélèvements à 21,9 % du PIB, un excédent budgétaire et une croissance portée par des investissements mondiaux massifs.

Pendant ce temps en Europe, nous complexifions, surtaxons, renchérissons, puis feignons l’incompréhension lorsque les investisseurs s’installent ailleurs.

On peut appeler ça du “dumping fiscal”.
Mais en attendant, ils attirent le capital et financent leur budget.

Résultat : quand je conseille des clients internationaux, la France n’est quasiment jamais leur premier choix.

Dans une économie ouverte, l’attractivité rime avec compétitivité fiscale.
Refuser de le voir, c’est être dans le déni.

Le mythe de la liberté entrepreneuriale

Être entrepreneur, c’est la liberté, tu travailles où tu veux, quand tu veux.

C’est joliment dit.
Ça fait de beaux Reels.

Mais ce n’est pas ni mon quotidien, ni celui de ceux que je côtoie.
Week-ends de travail, vacances interrompues, cerveau en alerte permanente…

Pour beaucoup, ce n’est pas un “style de vie”.
C’est la conséquence d’un engagement total.

D’une activité grisante et épuisante à la fois.

Sans parler de notre entourage, qui finit logiquement par ne plus comprendre pourquoi sacrifier autant.

L’entrepreneuriat n’est ni un conte de fées, ni un martyr glorieux.
C’est un choix exigeant, qui mérite d’être regardé pour ce qu’il est.

“Je ne lis jamais mes contrats”.

Je ne lis jamais mes contrats.
Si quelqu’un veut m’arnaquer, il y parviendra quoi qu’il arrive.

Le pire, c’est que ce n’est même pas une provocation.
C’est un renoncement que j’entends encore trop souvent chez des dirigeants brillants.

Saturation de documents, mauvais souvenirs, manque de temps…

Les patrons en viennent à se fier àcette garantie rassurante, qui tient en 3 mots : “je fais confiance”.

Sauf que les vrais risques se logent exactement dans ces zones :

  • Des clauses de sortie floue.

  • Des pénalités mal calibrées.

  • Une répartition hasardeuse des responsabilités.

  • Des droits de propriété intellectuelle abandonnés sans le savoir.

Un contrat n’est pas un catalogue de catastrophes hypothétiques.
C’est le gilet de sauvetage quand le navire prend l’eau.

Il fait la différence entre une bataille ingérable et un désaccord que l’on sait traiter.
Alors vous devriez, au minimum :

  • Comprendre ce que vous signez.

  • Identifier les clauses structurantes (responsabilité, sortie, gouvernance, propriété, résiliation).

  • Faire relire les contrats par un professionnel, surtout quand les montants ou les enjeux humains sont significatifs.

4 000 € nets, vrai privilège ?

4 000 € nets par mois, c’est un salaire de privilégié.

On a réussi un exploit : faire passer 4 000 € nets pour un salaire de “privilégié” en France.
À ce niveau de revenu, vous êtes classé tout en haut de la pyramide.

Pas rentier. Pas héritier.
Juste quelqu’un qui travaille beaucoup et prend des responsabilités.

Pendant ce temps, à quelques heures de train, en Suisse, 4 000 € est à peine le point de départ.

Comparaison n’est pas raison, le coût de la vie n’est pas le même.

Mais chez eux, c’est l’entrée de gamme.
Chez nous, c’est le sommet.

Une réalité glaçante se cache derrière ces chiffres : notre pays a été tiré vers le bas.

En quarante ans, on a empilé les promesses, les plans, les dispositifs financés à crédit.
On a préféré gagner du temps plutôt que repenser le modèle.

Résultat : un salaire tout juste confortable serait un marqueur de richesse.
Sauf que je vois tous les jours des entrepreneurs autour de ces niveaux de revenus.

Ce sont des gens qui signent des cautions personnelles, qui paient leurs équipes avant de se payer eux-mêmes, qui repoussent un recrutement par peur de ne pas pouvoir suivre.

La France préfère opposer “riches” et “pauvres” plutôt que se demander combien de temps ce déclassement silencieux peut encore durer.

LES NEWS

L’essentiel de l’actualité juridique.

Le nouveau Ministère de la Vérité

Un label est un début de vérité officielle.
Et une vérité officielle est le fondement de la dictature.

Quand un Président de la République propose de “labelliser” l’information, on touche à une ligne rouge constitutionnelle.

Sur le papier, l’objectif paraît légitime : lutter contre les ingérences étrangères, distinguer les sites monétisés des médias d’information, détecter les manipulations.

Mais juridiquement, cette idée est explosive.
Parce que notre ordre constitutionnel repose sur des principes non-négociables :

  • La prohibition de toute vérité d’État.

  • Le pluralisme des courants d’expression.

  • L’absence d’organe officiel chargé de décréter le vrai et le faux.

  • L’exigence de neutralité de l’exécutif en matière d’information.

Un label, surtout s’il est impulsé ou soutenu par l’exécutif, devient mécaniquement un instrument de tri.

C’est la porte ouverte à une vérité officielle.
Même indirecte, même “professionnalisée”.

Nous avons déjà des outils pour lutter légalement contre la désinformation.
Et on ne défendra jamais la démocratie en affaiblissant ses fondations.

Épargne ou trésorerie forcée ?

La propriété privée n’est plus un principe. C’est devenu une variable d’ajustement budgétaire.

Avec le dispositif Dilico, la France a inventé une curiosité.
Un prêt obligatoire à taux négatif, présenté comme un geste citoyen.

Les communes “prêtent” à l’État, qui ne rend que 90 % du capital.

Donc un prêt imposé, sans rémunération.
Pire : avec une perte garantie.

Le projet de loi veut prolonger et amplifier ce mécanisme.
On ne parle plus de contribution exceptionnelle ou de solidarité ponctuelle.

On normalise une logique où la propriété privée devient la réserve de trésorerie du pays. On crée des dispositifs qui ressemblent à des réquisitions déguisées.

Mais plus on brouille la frontière entre impôt et confiscation, plus on réduit l’envie d’investir.

La souveraineté en procès

Dans un monde normal, ce serait un scandale d’État d’ampleur historique.

Un juge français de la Cour pénale internationale, Nicolas Guillou, a été neutralisé économiquement par les États-Unis.

Banque, cartes, réservations, services numériques, paiements…
Tout a sauté en 48 heures.

Non pas pour un délit européen.
Parce qu’un État tiers l’a inscrit sur une liste.

Peu importe qu’on approuve ou non les mandats d’arrêt qu’il a validés.

Le vrai choc, c’est qu’un magistrat européen ait pu être neutralisé par une puissance étrangère sans réaction sérieuse de l’Union.

Le tout, parce que nos infrastructures vitales (paiement, cloud, plateformes, normes bancaires) sont extra-européennes.

Quand Washington frappe, l’Europe s’aligne, sans contre-pouvoir réel.

Un signal glaçant envoyé à tous ceux qui appliquent le droit international depuis l’Europe.

Aujourd’hui, c’est un juge.
Demain, ça peut être une entreprise, un média, un citoyen placé dans le viseur.

Tant que cet épisode restera traité comme un incident banal, la conclusion sera brutale.

Nous ne sommes pas souverains.
Ni en théorie, ni en pratique.

Utiliser l’IA sans désapprendre à penser

L’IA ne rend pas les gens plus intelligents. Elle révèle ceux qui ont arrêté de l’être.

Le réflexe pavlovien “je demande à l’IA” est en train de s’installer partout.

Chez les juniors comme chez certains seniors, la tentation est là : laisser l’IA faire le premier jet, puis se contenter de le survoler.

Sauf que le risque n’est pas technologique, il est humain.
À force de déléguer la réflexion, on désapprend à réfléchir.

Et l’IA doit amplifier votre discernement, pas le remplacer.
Concrètement :

  • Utilisez-la pour préparer, pas pour décider.

  • Demandez-lui des hypothèses, pas des verdicts.

  • Forcez-vous à relire, contredire, réécrire ce qu’elle produit.

  • Gardez la main sur la qualification juridique, le choix fiscal, la stratégie d’investissement.

À retenir

  • On ne construira pas de nouveaux LVMH en traitant les entrepreneurs de “rats” et les investisseurs de “parasites”.

  • La vraie fracture française, c’est l’opacité : sur le coût du travail, la fiscalité et les contraintes pesant sur ceux qui financent le système.

  • Labelliser l’information, c’est ouvrir la porte à une vérité d’État incompatible avec notre Constitution.

  • Le dispositif Dilico rapproche dangereusement l’impôt d’une logique de confiscation déguisée.

  • La neutralisation économique d’un juge européen rappelle cruellement notre dépendance technologique et financière.

Vous voulez un point rapide sur vos risques et vos leviers d’action ?

Je prends toujours 30 minutes pour comprendre votre enjeu et vous donner une première feuille de route.

À très vite,
Arnaud

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