Avec l'essor des actifs numériques, la frontière entre crypto-actifs réglementés et instruments financiers devient de plus en plus floue.
Pour éviter toute incertitude juridique, l'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) vient de publier de nouvelles lignes directrices, applicables en 2025.
Si vous conseillez, structurez ou investissez dans des projets crypto, ces règles vont profondément impacter votre activité.
🔎 Alors, quels sont les nouveaux critères de qualification des crypto-actifs ?
Et comment anticiper leurs conséquences sur vos pratiques professionnelles ?
Fini le débat sur la blockchain ou les smart contracts : l’ESMA rappelle que la technologie utilisée est neutre.
Ce qui compte, c'est la substance économique du crypto-actif, pas son support.
👉 Autrement dit : même si un actif est émis sous forme numérique, il peut être classé comme instrument financier s’il confère certains droits (dividende, propriété, remboursement...).
En pratique, cela oblige chaque acteur à analyser la fonction économique de ses tokens, au-delà de leur forme apparente.
L'ESMA détaille plusieurs cas typiques pour guider les professionnels :
Titres négociables :
Crypto-actifs transférables et standardisés, conférant des droits équivalents à des actions ou obligations classiques.
Instruments du marché monétaire :
Tokens à valeur stable et maturité courte, alignés sur les taux d’intérêt à court terme (ex : certificats de dépôt tokenisés).
Parts d’OPC (organismes de placement collectif) :
Tokens représentant une participation dans un portefeuille collectif d’investissement.
Contrats dérivés :
Crypto-dérivés (futures, options, swaps) évalués selon leur fonction, qu'ils soient réglés en monnaie fiat ou crypto.
👉 À noter : les utility tokens purs (accès à un service sans promesse de rendement) restent exclus de la qualification comme instruments financiers.
La qualification des NFT ne se limite plus à leur unicité théorique.
Si un NFT donne accès à un rendement financier, un droit de vote collectif ou une part de propriété, il pourrait être requalifié en titre financier.
Les tokens hybrides (mi-utilitaires, mi-financiers) seront classés selon leur fonction prédominante — avec réévaluation possible dans le temps.
⚡ En clair : les projets de "collection" ou de "membership" devront être audités avec rigueur pour éviter toute requalification imprévue.
Émetteurs : Anticiper une analyse juridique approfondie avant toute commercialisation de nouveaux tokens.
Conseillers financiers et avocats : Se doter d'une grille de qualification standardisée pour évaluer chaque projet.
PSCA et prestataires crypto : Prévoir une mise en conformité rapide pour éviter le risque de requalification MiFID II (et l’exigence d'agréments lourds).
Régulateurs : Harmoniser les contrôles sur la base des critères ESMA pour éviter l’arbitrage réglementaire entre États membres.
Avec ces lignes directrices, l'Europe franchit un cap dans l’encadrement des crypto-actifs.
➡️ La priorité sera désormais de raisonner en droits économiques réels et non en termes purement technologiques.
➡️ Les zones grises autour des NFT, des tokens hybrides ou des produits tokenisés devraient progressivement disparaître.
📅 Entrée en vigueur prévue : 3 mois après publication officielle, soit au premier semestre 2025.
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